D.3 Les phases de construction

Les études des phases de construction ont deux objectifs :

Les effets du montage sont multiples. Ils sont liés :

La prise en compte de ces effets peut s’avérer relativement complexe et, dans les cas les plus difficiles, il peut être indispensable de recourir à un logiciel capable de modéliser pas à pas l’évolution de la structure.

Il est cependant souvent possible de procéder par une superposition de différentes analyses linéaires.

Effet des phases de construction : principe dans le cas du clavage d'une travée de pont construite en console

Les principales difficultés sont liées aux effets des déformations différées du béton. En effet, comment évaluer le moment à terme en milieu de travée, dans l’exemple présenté plus haut ? Dans le cas d’un clavage unique, il est possible d’utiliser la méthode dite « des coefficients » (Figure 6). Cette approche repose sur les points suivants :

Etat à terme = (E(t0, t1)/E(t0, t)) x Etat à terme non clavé + (1-(E(t0, t1)/E(t0, t))) x Etat à terme sans phasage

t0 étant le temps d’application de la charge, t1 le temps du clavage, t le temps considéré pour l’état à terme, et E(t0, t1) le module de béton pour l’obtention de la déformation du béton au temps t1 pour une contrainte appliquée en t0.

Cette méthode, dans le cas d’un clavage unique, restitue l’état à terme théorique exact. Elle est cependant difficilement extensible au cas de clavages multiples, et peut conduire alors à des résultats aberrants.

Cas unitaires utilisés pour la méthode des coefficients

Il est préférable d’extérioriser les effets des modifications du schéma statique de la façon suivante (Figure 7) :

Cette technique est plus facilement extensible aux cas où les modifications de la configuration statique des ouvrages sont nombreuses.

Cas unitaires utilisés pour la méthode de superposition

Il n’est pas inutile de rappeler que, sous les effets de déformation différée, le béton réagit avec un module de déformation apparent, appelé module de relaxation, plus faible que le module de fluage correspondant. Si le rapport classique entre le module de l’acier et du béton, intégrant les effets de fluage, est de l’ordre de 18, dans le cas d’un déplacement imposé, ce rapport passe à une valeur de 24. Ceci a tendance à rendre moins efficaces les réglages par dénivellation d’appui et par vérinage, lorsque ce dernier conduit à imposer une déformation à la structure.

Du point de vue des simulations éléments finis, le nombre important d’états intermédiaires à traiter multiplie le risque d’erreurs. Les vérifications doivent porter :

En études d’exécution, il faut aussi rappeler que le fluage réel du béton peut s’écarter fortement des formulations théoriques ; il faut donc construire le modèle de telle façon qu’il soit aisé de l’adapter pour restituer les déformations apparaissant dans les premières phases, et ainsi améliorer la prédiction des phases suivantes.


A suivre : E. Post-traitements typiques du génie civil


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